Notre pilote maltais, "Papa Benz" (un autochtone que nous baptisâmes ainsi eut égard à son âge avancé et à la marque de sa voiture), assura sa mission avec diligence et ponctualité, nous conduisant à l'heure dite, aux endroits convenus, prêt à intervenir dans toutes les situations, comme nous eûmes l'occasion de le vérifier en fin de journée... ... lors de son ramassage exprès sur la gran'place. ![]() Tout avait pourtant bien
débuté. Notre prise de contact avec les
agents locaux du marché dominical nous avait permis
de nous approvisionner en diverses marchandises, T-shirt et
autres souvenirs de bazar, qui crédibilisaient
notre statut de touristes assoiffés de
Culture.
Elle qui sut si bien résister à l'envahisseur, allait bientôt nous montrer qu'elle n'avait rien perdu de son savoir faire, en essayant d'éliminer l'un d'autre nous... Sunday
close, une pratique maltaise sans
doute héritée des anglais, rendit
obsolète notre quête du superbe restaurant
surplombant la baie de
Manoel
et nous obligea, sous la chaleur lourde qui sévissait
à l'issue notre périple épuisant de la
matinée, à revenir vers la place que notre
instinct nous avait recommandé Des signes avant-coureurs nous avaient pourtant alerté : le grand nombre de pigeons, le passage de la balayeuse qui fit un aller et retour en soulevant un nuage de poussière à quelques encablures des tables, l'homme au cigare dont les volutes venaient troubler nos nerfs olfactifs, sans oublier ces pseudos touristes, assis deux tables derrière nous, qui commandèrent plus de nourriture que de raison et dont les Calzones nous mirent en appétit. Le piège se refermait, sous la frondaison rafraîchissante de la place.
![]() Les ufs des tropiques qui la
composaient, à la manière des anchois de
Pagnols, c'est-à-dire verts et moisis pour ne pas
dire pourris, allaient faire leur travail mieux que le
poison des Borgias. Au grand dam de mes intestins qui produisirent les dégâts que l'on imagine, j'étais à l'article de la mort.
Pourtant, il ne me lâcha pas avant
le grand exorcisme qui eut lieu, en plein ciel, durant le
voyage de retour lors de la grande gerbe finale dans les
toilettes de l'avion tandis que les ténèbres
se zébraient d'éclairs et que l'orage grondait
sur la Sicile.
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