Mission Impossible

l'auteur3eme jour...

 

La journée de tous les Dangers !!!


Comme programmé, notre dernière journée allait être consacrée à "La Valette", la nouvelle capitale de l'île.

Notre pilote maltais, "Papa Benz" (un autochtone que nous baptisâmes ainsi eut égard à son âge avancé et à la marque de sa voiture), assura sa mission avec diligence et ponctualité, nous conduisant à l'heure dite, aux endroits convenus, prêt à intervenir dans toutes les situations, comme nous eûmes l'occasion de le vérifier en fin de journée...

... lors de son ramassage exprès sur la gran'place.

 

Tout avait pourtant bien débuté. Notre prise de contact avec les agents locaux du marché dominical nous avait permis de nous approvisionner en diverses marchandises, T-shirt et autres souvenirs de bazar, qui crédibilisaient notre statut de touristes assoiffés de Culture.


Commença alors, la reconnaissance de la ville forteresse d'où furent pris de nombreux clichés. Jardins, ruelles, musées, édifices religieux, rien n'échappait à notre investigation. Mais la ville savait se défendre.

Elle qui sut si bien résister à l'envahisseur, allait bientôt nous montrer qu'elle n'avait rien perdu de son savoir faire, en essayant d'éliminer l'un d'autre nous...

Sunday close, une pratique maltaise sans doute héritée des anglais, rendit obsolète notre quête du superbe restaurant surplombant la baie de Manoel et nous obligea, sous la chaleur lourde qui sévissait à l'issue notre périple épuisant de la matinée, à revenir vers la place que notre instinct nous avait recommandé d'éviter lors de notre précédent passage devant le Palais des Gouverneurs.

Des signes avant-coureurs nous avaient pourtant alerté : le grand nombre de pigeons, le passage de la balayeuse qui fit un aller et retour en soulevant un nuage de poussière à quelques encablures des tables, l'homme au cigare dont les volutes venaient troubler nos nerfs olfactifs, sans oublier ces pseudos touristes, assis deux tables derrière nous, qui commandèrent plus de nourriture que de raison et dont les Calzones nous mirent en appétit. Le piège se refermait, sous la frondaison rafraîchissante de la place.

Mais, pourquoi y avait-il tant d'arbres sur cette place alors que l'île en était presque totalement dépourvue ?

 

Le destin était en marche. La tentative d'empoisonnement à la Calzone prenait forme.

Les œufs des tropiques qui la composaient, à la manière des anchois de Pagnols, c'est-à-dire verts et moisis pour ne pas dire pourris, allaient faire leur travail mieux que le poison des Borgias.

Autant dans mes délirs les plus fous, j'ai pu, quelques fois, rêver d'une maison de verre (d'œufs verts) qu'il me fut impossible
d'ingérer ceux qui composait la Calzone que l'on venait de me servir.

Au grand dam de mes intestins qui produisirent les dégâts que l'on imagine, j'étais à l'article de la mort.




Mais, sauvé par les doubles horloges des églises de l'île dont une est systématiquement en retard afin de tromper le diable, mon rendez-vous avec ce dernier allait pouvoir encore attendre un peu.

Pourtant, il ne me lâcha pas avant le grand exorcisme qui eut lieu, en plein ciel, durant le voyage de retour lors de la grande gerbe finale dans les toilettes de l'avion tandis que les ténèbres se zébraient d'éclairs et que l'orage grondait sur la Sicile.

Un combat de titans, qui nous dépassait, parachevait notre mission.

Passé à deux doigts de mon rendez-vous avec le Malin, je promis d'arrêter de le faire ... mais provisoirement.

 

Corto Maltès
A bientôt pour de prochaines aventures...


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